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En l'absence de documents écrits ou cartographiques, il est possible de rechercher sur le terrain des traces d'inondation ou de saturation du sol. Cette vérification est capitale car une zone humide peut être drainée et ne plus satisfaire au critère hydrologique tout en présentant encore les autres caractéristiques de zone humide au plan de la végétation et de l'hydromorphie du sol. Elle permet de savoir si la zone humide garde encore sa fonctionnalité sur le plan hydrologique ou non et peut donc être considérée ou non comme zone humide juridique. |
Par ailleurs, compte tenu du régime des précipitations en région méditerranéenne (pluies plutôt de type torrentiel avec de forts abats d'eau en automne et au printemps), il faut être prudent dans l'utilisation de ces indices car une zone inondée ou saturée n'est pas forcément une zone humide. C'est pourquoi, il est préférable de ne pas aller faire ces vérifications sur le terrain juste après des pluies exceptionnelles et de les effectuer, si possible, plusieurs années consécutives. Ces indices ou traces de l'inondation et/ou de saturation, qui sont de type visuel, peuvent être observés sur la végétation, à la surface du sol ou dans le profil du sol. Ils indiquent seulement que le site a été inondé ou saturé à un moment de l'année mais ils ne précisent ni la période, ni la durée de l'inondation ou de la saturation du sol.
- observation
visuelle de l'inondation ou de la saturation, Observation visuelle de l'inondation ou de la saturation Observation visuelle de l'inondation La meilleure preuve du caractère humide d'un site est d'observer visuellement sur le terrain l'inondation du site. Cependant, avant de considérer la zone comme satisfaisant au critère hydrologique, il faut effectuer ces observations plusieurs fois dans l'année et pendant plusieurs années successives pour évaluer la durée et la fréquence de l'inondation. Ceci est important en raison du régime des précipitations en région méditerranéenne comme nous l'avons signalé plus haut.
Lorsque le sol est très humide, la preuve de saturation est évidente puisque l'on " considère " que le sol est saturé en eau lorsque l'on laisse des traces de pas en surface ou que l'eau, sous la pression des pas, remonte en surface et mouille les chaussures. Si le sol est moins humide, il est nécessaire de faire une observation en profondeur en effectuant un trou dans le sol pour observer si le sol est saturé en profondeur. Aux USA, la profondeur recommandée par les manuels est de 18 inches soit environ 45 cm (FICWD,1989). L'observation de la saturation peut se faire en attendant que l'eau s'accumule dans le trou. Le temps nécessaire à l'accumulation de l'eau est variable selon la texture du sol, (jusqu'à plusieurs heures). C'est pourquoi, une autre méthode consiste à prélever du sol à différents horizons et à extraire l'eau par simple pression manuelle. Si l'eau peut être extraite, alors le sol est saturé à la profondeur où l'échantillon a été prélevé.
Après l'inondation, l'eau laisse en surface des traces visibles qui témoignent de sa présence passée.
Ces marques ou laisses sont formées par des dépôts de débris souvent végétaux (feuilles, branches, tiges, ) qui ont flotté à la surface de l'eau lors de l'inondation et qui se sont déposés à l'interface entre la zone en eau et celle qui n'a pas été inondée.
Lors de l'inondation, l'eau laisse des traces sur la végétation : sur les troncs des arbres et des arbustes, les débris déposés sur les branches,etc. Ces marques permettent d'estimer la hauteur de l'eau lors de l'inondation.
A l'inverse des dépôts, ces zones sont marquées par l'érosion due à la force du mouvement de l'eau qui va décaper et éroder la surface de ces zones. Elles se traduisent par une zone nue dépourvue de litière dans le cas de ripisylves ou de prairies permanentes proches de cours d'eau.
Dans certaines zones humides, on peut observer dans le paysage ou distinguer sur les cartes IGN ou les photographies aériennes des traces de ces infrastructures même si elles remontent à des temps éloignés et ne sont plus fonctionnelles : canaux de drainage ou anti-sel, orientations concentriques des parcelles de cultures, etc. Toutes ces marques dans le paysage indiquent que la zone a été ou est encore inondée une partie de l'année.
Certaines espèces végétales qui poussent dans les zones inondées de manière permanente ou une partie de l'année ont développé des adaptations qui leur permettent de croître dans ces conditions d'anaérobie imposées par l'inondation. Ces adaptations sont de différents ordres : racines adventices, tiges et feuilles flottantes, racines superficielles, etc. Par ailleurs, dans certains cas on peut observer après la période d'inondation les restes d'espèces particulières telles que algues, mousses, hépatiques qui ne se développent que dans des milieux aquatiques ou fortement gorgés d'eau.
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