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La prise en compte des caractères liés à l'hydromorphie est importante dans la mesure où elle permet de préciser le régime d'inondation ou de saturation des sites (durée et fréquence, hauteur de nappe,…). C'est pourquoi, il constitue l'un des trois critères généralement retenus pour caractériser les zones humides.

Par ailleurs, l'hydromorphie du sol, permet d'avoir des indications sur l'histoire de la constitution ou des perturbations éventuelles qui ont affecté la zone humide. En effet, comme la tourbe (qui garde les pollens permettant de retracer l'évolution de la végétation environnante au cours du temps) le sol garde en " mémoire ", dans le profil, les conditions écologiques qui ont prévalu lors de sa formation. Ainsi, certaines zones humides très artificialisées par l'homme (drainage, endiguement…) et n'ayant plus de fonctionnement hydrologique et de végétation caractéristiques de zone humide conservent dans le sol les traces de l'hydromorphie.
Le sol est donc un bon critère pour identifier les zones humides potentielles. Ce critère est important à la fois pour localiser les zones susceptibles de bénéficier d'actions de restauration (prévues dans le plan d'action pour les zones humides) et négocier avec les usagers, notamment les professionnels de l'agriculture, les conditions d'une réversibilité.


Rappels sur quelques phénomènes liés à l'hydromorphie


Selon DUCHAUFOUR (1977) " les sols hydromorphes sont caractérisés par des phénomènes de réduction ou de ségrégation du fer, liés à une saturation du sol temporaire ou permanente des pores par l'eau, provoquant un déficit prolongé en oxygène. Suivant le cas, le fer ferreux s'accumule dans le profil en lui conférant une teinte gris verdâtre (parfois bleuâtre) ou bien au contraire il est mobilisé sous cette forme et migre très localement, formant au sein des horizons minéraux des taches rouille ou des concrétions de fer ferrique ".

Les sols hydromorphes sont donc caractéristiques d'un régime hydrique particulier marqué par l'inondation et/ou la saturation du sol. Cette situation se traduit par des changements importants dans les réactions chimiques qui se déroulent dans le sol (notamment celles du couple réduction-oxydation) et par l'accumulation dans le profil de nombreux produits (ions métalliques, matière organique,...) caractéristiques. L'ampleur de ces dépôts va dépendre de la durée et de la fréquence de la saturation et/ou de l'inondation.

Par ailleurs, DUCHAUFOUR (1977) signale que certains sols alluviaux dont la nappe phréatique subit de fortes fluctuations ne sont pas considérés comme hydromorphes dans la mesure où la nappe n'est pas réductrice puisque l'eau circule rapidement et est enrichie en oxygène.

Le régime d'inondation ou de saturation n'est donc pas une condition suffisante pour produire le phénomène d'hydromorphie du sol puisqu'il faut que la nappe d'eau soit réductrice donc pauvre en oxygène.

Un autre cas particulier d'hydromorphie à signaler est celui rencontré dans les zones humides et froides. Dans ce cas, les sols se caractérisent par l'accumulation de matières organiques non décomposées en raison d'une part des conditions anaérobies qui y règnent et d'autre part, des températures trop froides empêchant la transformation en humus de la matière organique fraîche. Celle-ci, composée de tiges, feuilles, racines, s'accumule dans les dépressions tourbeuses et les tourbières….


Que faut-il rechercher et où chercher l'information ?

L'hydromorphie du sol se traduisant par des traits caractéristiques (dépôts de matière organique et de concrétions d'ions métalliques, couleur particulières dans le profil), il suffit donc de rechercher ces caractéristiques pour indiquer si la zone répond au critère pédologique. Comme pour l'hydrologie, ces informations peuvent être déjà disponibles sur des documents existants ou doivent être recherchées par des investigations sur le terrain.

 


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